Le Lin : 0 défaut

Le Lin : 0 défaut

Vous voulez en savoir plus sur un matériaux vertueux tel que le lin alors vous êtes au bon endroit pour mieux comprendre cette culture, les bénéfices sur notre consommation et ses applications en décoration et mobilier.

Lin ou l’autre?
Le lin c’est la matière “0 défaut”, irréprochable à bien des égards, pour notre santé, pour la planète, voilà pourquoi…

Si on prononce le mot lin, mon petit doigt me dit que la première chose à laquelle vous pensez c’est la fameuse chemise en lin, iconique, de couleur brune ou crême, effet un peu froissé, mais avec un confort garanti, à porter l’été.

Mais le lin c’est bien plus que ça, c’est la matière “0 défauts”, irréprochable à bien des égards, voilà pourquoi 👇

Un écosystème irréprochable

100% naturel, éco-responsable et durable

Le lin est une fibre végétale facile à cultiver pour le respect de notre environnement et pour la préservation de nos terroirs. Elle demande peu d’intrants (engrais, produits phytosanitaires), se contente de l’eau de pluie (pas d’irrigation) et protège les sols. La culture du lin se fait dans les exploitations converties à l’agriculture biologique, sans herbicides et fongicides ce qui garantit un produit sain ensuite dans la filière et des sols préservés.

Le lin est un véritable piège à carbone ♻️  et retient chaque année 3,7 tonnes de CO2 par hectare. 

Culture de rotation…

…le lin revient sur une même parcelle tous les 6 à 7 ans permettant d’obtenir une qualité de sol optimale qui augmente la rentabilité des cultures suivantes.

Le lin a de nombreuses propriétés: il est anallergique, respirant et thermorégulateur, notamment il absorbe bien l’humidité. Le tissu de lin est particulièrement résistant, ne risque pas les mites, et est 100% biodégradable.

Une pépite française

Une production européenne

La culture du lin se fait principalement en Europe de l’Ouest dans trois pays principaux: les Pays-Bas, la Belgique, et…oui la France 🇫🇷 . La France est le premier producteur mondial de lin 💪 , grâce à ses champs qui s’étendent du Sud de la Normandie au Nord de la France. Il s’agit ainsi de la seule fibre textile végétale originaire du continent. Sa culture ne peut pas être délocalisée de par le climat océanique naturellement humide, la faible densité thermique, les sols généreux et un savoir-faire des liniculteurs. Même si ce dernier s’est éteint durant les dernières décennies.

Signant son grand retour depuis une dizaine d’année, la filière s’est réorganisée et s’annonce prometteuse pour les nombreux acteurs: agriculteurs, teilleurs, filateurs, tisseurs, tricoteurs, ennoblisseurs, négociants. Des entreprises textiles du Nord de la France commencent à rappatrier le tissage dans ses usines. Signe de relocalisation fort 💪 , même dans un domaine aussi concurrentiel.

Le lin contribue à maintenir un tissu économique et social en zone rural 🍃. Sa culture et sa transformation nécessitent une main d’œuvre qualifiée et locale.

Cercle vertueux, la conscience écologique du produit se retrouve tout au long de la filière pour toutes les opérations de transformation. La filière est d’alleurs bien organisée autour d’associations de valorisation du produit, prônant une culture saine et le développement de produits associés.

Des labels existent afin de garantir la traçabilité et les vertues écologiques de sa culture: European Flax et Masters of Linen.

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Une réintroduction en Bretagne

Le saviez-vous? Le lin était très cultivé en Bretagne à partir du 15è siècle afin de créer des voiles de bateau et autres utilisations textiles. Ce commerce était tellement florissant pour la région qu’il y avait un besoin d’importation des graines, principalement provenant de la baltique. Le lin une fois cultivé et récolté dans les terres et transformé en fibre textile était ensuite réacheminé vers les ports de Morlaix, Roscoff, Saint-Malo pour être exporté. Une commerce extrêmement florissant pour la région. Il faisait vivre de nombreuses familles, qui cultivaient de petites parcelles et transformaient aussi la toile manuellement.

Quelques décennies plus tard, cette culture a quasi totalement disparu au profit de l’émergence du coton et des matières synthétiques. De jeunes agriculteurs ont enclenché en 2021 la réintroduction de sa culture à Commana (Finistère) pour fournir un lin breton aux entreprises locales.

Pour connaître l’histoire du li net du chanvre en Bretagne, je vous conseille le film “Au fil du lin” d’André Espern.

Mais sinon, où en est-on dans son utilisation aujourd’hui?

C’est qui l’autre?

Le lin représente 0,4% des fibres textiles utilisées dans le monde. Bien derrière les principales matières textiles que sont le polyester (54,4%) et le coton (23,2%)*.

Le polyester 🤔, je vais rapidement détailler: tissu synthétique, issu du pétrole, énergie fossile, tout ça faisant, il est temps d’inverser les tendances et d’oublier son utilisation.

Mais alors le coton, par contre?

Lui bénéficie d’une image plutôt bonne 🤨  en terme d’environnement, d’après ce sondage pour le baromètre du lin 2021, effectué par la Confédération Européenne du Lin et du Chanvre (CELC) (c). Si le lin à juste titre est perçu majoritairement comme une matière respectant l’environnement, le coton arrive juste après en France (ou avant le lin selon les pays). Dommage, ce classement était plutôt juste pour la France, globalement, mais pas pour le coton 😰.

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Certes, il s’agit bien d’une fibre naturelle que l’on cultive. Aujourd’hui nous sommes cependant rentrés dans une culture massive, la production de coton utilise de nombreux pesticides chimiques afin d’améliorer les rendements ce qui appauvrit notamment les terres.

La culture du coton demande beaucoup d’eau et a un impact carbone important : il est récolté dans un pays, puis traité et tissé dans un autre, il peut changer à nouveau de pays pour la fabrication des vêtements, puis revient en France pour être vendu ou fini. Sa culture nécessite des travailleurs pouvant être mal traités et surexploités (cas de l’Ouzbékistan).

Le Water Foot Print estime que pour la fabrication d’un T-shirt de 250g, l’irrigation seule du coton nécessite plus de 2500L d’eau. Pour comparer, si le lin cultivé en Europe était du coton, il aurait necessité la consommation de 650 000 millions de m3 d’eau** 😵 .

Le coton est donc une matière à éviter le plus possible (sauf éventuellement le bio) que ce soit pour les vêtements ou la décoration. Nous avons des alternatives saines, durables et responsables, cultivées et transformées sur notre sol.

Quel produit peut-on trouver en lin?

60% de la production de lin est destiné à la mode, 30% à l’ameublement et la déco et 10% à usages techniques (bâtiment, matériaux composites…).

Aujourd’hui, nous pouvons trouver des rideaux, du linge de table, des coussins, des draps en lin. Plus méconnu, des fabricants ont mis sur le marché des canapés en revêtement 100% lin (compter 2000 euros), ainsi que des fauteuils. Ces produits suivent logiquement une transition coton vers lin, initié par les fabricants dans une logique écoresponsable.

On trouve également des tapis en lin, attention cependant au mélange des matières.

Dans le monde du bâtiment, nous trouvons également des isolants ainsi que des dalles de sol en fibre de lin. Le lin est également très utilisé pour la fabrication de sol type lionoleum, produit très écologique qui revient en force pour ses nombreuses vertues.

Le lin s’invite aussi dans d’autres domaines du second oeuvre et de la décoration. Des fabricants proposent des papiers peints en fibre de lin (et cellulose) qui remplacent une partie du papier (bois) utilisé et du pvc. Ses qualités d’absorbtion du bruit et de l’humidité en font un allier intéressant pour réguler le confort de nos intérieurs. Dans le même esprit, on trouve aussi des toiles imprimées en lin, toujours pour décorer nos murs.

Enfin, c’est un matériaux utilisé sous forme composite (mélangé à des résines par ex), qui permet de créer du mobilier, des produits de loisirs.

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Faisons évoluer notre perception et notre consommation.

Pour toutes ces valeurs écoresponsables, je conseille à mes clients d’utiliser plutôt des matières telles que le lin, le chanvre, le bois. Cependant, si on prend plus de recul, le problème de la disponibilité des ressources naturelles, de la surproduction liée à la demande est lié au fait de consommer toujours plus. C’est déjà un premier pas de consommer mieux, mais si la demande mondiale explose, même sur une matière écologique, les dérives autour de sa surproduction et une perte de qualité dans sa culture seraient possibles.

Consommons mieux déjà et peut-être moins ensuite 😉.

*© CELC | Confédération Européenne du Lin et du Chanvre, Baromètre du Lin 2021.

** Sources : Audit Commission Européenne, 2007/Rapport de la Commission au Conseil et Parlement Européen, Bruxelles, 2008/ ACV chemise en lin, Bio Intelligence Service, 2007

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