Une couleur saturée peut aussi être qualifiée de vive, profonde, forte, intense…ou encore “flashy” ou péchue.
Qu’est-ce qu’une couleur vive?
Pour comprendre de quoi il s’agit attardons-nous sur l’image ci-dessous. Une couleur vivre aura une forte valeur de saturation. Rappelons qu’une couleur est caractérisée par ses 3 composantes numériques que sont: la teinte (rouge, vert, bleu…), l’intensité (ou valeur en noir et blanc) et enfin la saturation, une sorte de quantité de couleur. Plus la saturation est forte, plus la couleur nous appraitra vive. A l’inverse, une valeur de saturation faible rendra la couleur grisâtre. Pour plus de détails, vous pouvez consulter l’article de blog sur La couleur pour les Professionnels de l’Habitat.
La tendance dans nos intérieurs
Très présente et palpable dans le monde de la mode, les couleurs vives s’immiscent aussi sur nos murs et dans notre décoration en plus petites touches. Une couleur vive ou saturée n’est pas discrète par nature et apporte de la personnalité à un intérieur.
Très utilisée dans le style Bauhaus du début du 20ème siècle, on la retrouvait en association des primaires: rouge, jaune, bleu, et plutôt en petites touches sur des éléments précis. Souvent très saturée, elle attire forcément l’attention. Aujourd’hui, on ne les retrouve pas forcément en association primaire, même si certains osent vraiment.
On retrouve ces bleus très saturés, déposés sous les noms de leur créateur ou évocateur de lieu emblématique, tel que le bleu klein ou encore le bleu majorelle. A l’opposé des couleurs pastel d’une décoration plutôt scandinave, les couleurs vives, deviennent les stars de votre habitat. Dans certaines cultures, il est inenvisageable de pas utiliser ces teintes saturées, par exemple en Inde, elles sont reines dans l’habillement également.
Comment l’utiliser dans la Décoration?
Sur un mur entier, why not, mais attention à l’éblouissement et au coup de coeur passager. C’est une couleur très prononcée et très tendance, donc attention à l’épuisement visuel de la voir chaque jour et de s’en lasser. Il m’est arrivé plusieurs fois de décourager un client en le mettant en garde mais surtout en lui montrant un photo-montage du résultat de cette couleur sur son mur.
Plus scientifiquement, Wilms et ses collègues* ont démontré à l’aide d’expériences avec capteurs physiologiques que la saturation était directement impactante sur le niveau d’excitation d’un individu. Plus la couleur est saturée, plus notre organisme va être excité (quelque soit la teinte). Donc réfléchissons pour qui, quand et où ce type de couleur pourrait être le plus adapté.
A part cela, si c’est la couleur choisie, je n’ai évidemment pas d’objections. On peut l’associer avec des teintes moins saturées, proche des neutres, pour jouer le contraste de saturation, tout en gardant la même teinte. On peut également partir sur une association d’harmonie analogue, avec un ocre moins claire mais tout aussi saturé pour ce bleu initialement choisi.
Vos enfants vont adorer, car cela fait partie des premières couleurs qu’ils auront discernées, très jeunes, et se seront habitués à celles-ci. Les goûts plus nuancés et “pastellisés” arriveront ensuite quand ils auront appris à appréhender les subtilités de teintes. Evitez tout de même de céder à leur présence dans la chambre, comme dit avant c’est un facteur d’excitation qui pourrait nuire à leur sommeil ou leur concentration. Selon l’âge et la personnalité de votre enfant (/ado), on pourrait l’imaginer en petites touches derrière le bureau pour stimuler et donner de l’entrain 😉.
Dans la salle de bain, franchement, on n’a pas envie d’être agressé au réveil quand on émerge et se dirige vers sa douche. On oublie.
Même constat dans la chambre, même si les teintes rouge et violette ont des vertus dans le couple. Cependant, si on souhaite aller sur ces dernières, j’en proposerais des versions peu saturées, pour aller vers des terracottas, des roses poudrés ou des prunes.
Dans le salon et la cuisine, on l’envisage avec sérénité. Plutôt apéro convivial et cuisine dynamisée, ça fonctionne. On y passe, on communique, on participe.
En conclusion, prudence et réflexion sur leur utilisation, mais wahou quand même ce bleu 👇 quelle profondeur !!!
*Wilms, Lisa, and Daniel Oberfeld. “Color and emotion: effects of hue, saturation, and brightness.” Psychological research 82.5 (2018): 896-914.